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La transmission transgénérationnelle

Anne Ancelin Schützenberger était la fondatrice de la psychogénéalogie.
Elle a été psychologue, psychothérapeute et professeure émérite à l'université de Nice Sofia Antipolis où elle a pris pendant une vingtaine d'années, la direction du laboratoire de psychologie sociale et clinique. Elle est également l'auteure d'un best seller " Aie mes aïeux!", paru en 1998 et réédité en 2015. Elle a côtoyé de grandes figures de la psychologie telles que Françoise Dolto ou encore Paul Watzlawick.

Une transmission intergénérationnelle visible et invisible
En s'appuyant sur ses travaux et recherches sur le thème des liens transgénérationnels, elle aborde dans son livre certains de nos traumatismes émanant du cercle familial et pouvant remontés à de nombreuses générations. Des secrets de famille et des non dits ressurgissent ainsi à travers des maux inconscients des générations suivantes. Elle explique l'existence de deux sortes de liens familiaux transgénérationnels : ceux connus et ceux inconscients.

La transmission intergénérationnelle (entre générations se connaissant) connue
est sans équivoque. L'information est transmise sciemment de génération en génération. La transmission transgénérationnelle (entre générations lointaines) non consciente, prend, quant à elle, une forme invisible. Elle concerne des situations non résolues dans le passé, enfouies par nos aînés, parfois même depuis très longtemps (ex : deuil ou traumatisme non résolu, secrets et non dits). En 1913, Sigmond Freud écrivait déjà : " Nous postulons l’existence d’une âme collective et la possibilité qu’un sentiment se transmettrait de génération en génération se rattachant à une faute dont les hommes n’ont plus conscience ni le moindre souvenir. "

Tous porteurs de nos mémoires de famille.

Beaucoup de nos choix semblent être influencés par ce que nos ancêtres ont vécu. Nos ascendants nous ont transmis leurs histoires, leurs émotions, en établissant inconsciemment des règles de loyauté et d'obligations familiales, propres à chaque famille et léguées aux générations suivantes. Cet inconscient familial est dicté par des lois qui semblent nous pousser ainsi à l'immobilisme.
Afin d'empêcher les souffrances à répétitions sous l'emprise du passé et se réapproprier son histoire, Anne Ancelin Schützenberger propose de construire un arbre généalogique composé de codes couleurs représentant le positif et le négatif. Cet arbre met ainsi en lumière les situations heureuses comme malheureuses, afin de lier ces événements avec les membres de la famille. Il est une façon de visualiser en un seul coup d'oeil notre histoire familiale et de conscientiser les événements passés, jusque là inconnus, afin d'agir sur le présent. La chercheuse tient néanmoins à mettre en garde le public sur les dérives existantes en spychogénéalogie. Elle précise que son approche s'apparente davantage à une boîte à outil pour les psychothérapeutes et les psychanalystes et non à un métier en soi.

D'un point de vue biologique, que dit la science ? 

La génétique correspond à l'étude des gènes (le gène se situe dans le noyau cellulaire et signifie à chaque cellule son rôle dans l'organisme). L'épigénétique quant à elle, est l'étude de l'influence de l'environnement sur les changements de l'activité de nos gènes. Une structure appelée chromatine, enveloppe, sous forme de couches d'informations le gène. Elle régule l'activité des gènes en aidant ou en faisant obstacle à leur expression (comme un interrupteur). Ces épigènomes marquent et personnalisent le gène en se modifiant en fonction de son environnement, incluant ainsi nos comportements : le tabagisme, le stress, la famine, les traumatismes émotionnels, les perturbateurs endocriniens.. tous ces facteurs y contribuent. Ce sont des altérations épigénétiques transmissibles aux prochaines générations, cependant elles peuvent être réversibles car elles n'altèrent pas la séquence de l'ADN. En d'autres termes, nos épigénomes sont influencés par des signaux extérieurs de la cellule par la pollution, les émotions, les expériences...

Une étude menée par une équipe de chercheurs de l'hôpital Mount Sinai de New York, dirigée par Rachel Yehuda, démontrent que le traumatisme peut être héréditaire. Elle porte sur 32 hommes et femmes juifs ayant survécus au camps de concentration nazis. Leurs gènes ont été analysés ainsi que ceux de leurs enfants et comparés à d'autres personnes juives n'ayant pas été confrontées au régime nazi. Les résultats observés, notamment sur le taux d'hormones régulant le stress (la cortisol) semblent indiquer qu'une empreinte biologique due à un traumatisme, peut se transmettre à travers les générations et bien au delà des récits familiaux. Ces travaux ont été publiés en 2014 dans la revue Biological Psychiatry. Des facteurs environnementaux se transmettent ainsi d'une génération à l'autre. L'épigénétique, une révolution médicale?



Sources : France inter-interview d'Anne Ancelin Schützenberger, arte, figaro, psychologies.com,

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Dernière modification le vendredi, 14 juin 2019 14:52
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